Le Colt Paterson

Le Colt Paterson fut le premier revolver, créé et breveté par Samuel Colt (brevet américain no 138, 25 février 1836). Les Colt Paterson étaient fabriqués entre 1837 et 1841 par la Patent Arms Mfg. Co. à Paterson dans le New Jersey. Les brevets déposés aux États-Unis, Royaume-Uni et France donnent à Colt le monopole de la fabrication des revolvers jusqu'aux années 1850.


Le Colt Paterson est un révolver à poudre noire avec les amorces placées sur les cheminées à l'arrière du barillet qui comporte cinq chambres.
La rotation, l'alignement et le verrouillage du barillet sont obtenus par l'armement du chien, qui se fait à la main. C'est donc une arme à simple action, avec une détente escamotable.
Le revolver Paterson était fabriqué en quatre variantes, avec différentes longueurs du canon. Les chiffres de production sont approximatifs.
- Le petit Pocket Model No. 1, en calibre .28 (~7 mm), production 500 exemplaires en 1837 - 1840
- Le Belt Model No. 2, crosse droite, en calibre .31 (~7,8 mm)
- Le Belt Model No. 3, crosse évasée, production totale No. 2 et No. 3, production 850 exemplaires en 1837 - 1840
- Le Holster Model No. 5, dit Texas Paterson, calibre .36 (~9 mm), production 1 000 exemplaires en 1838 - 1841
En plus, la Patent Arms Mfg. Co. fabriqua des armes longues, environ 700 fusils rayés, 950 mousquetons et carabines de chasse à ame lisse.


Le chargement du Colt Paterson se fait par l'avant du barillet, canon enlevé. Pour le charger, on introduit tout d'abord la charge nécessaire de poudre dans chaque chambre du barillet, le projectile légèrement surdimensionné est ensuite présenté pour être siégé, toujours par l'avant du barillet. A cette fin on utilise le levier-refouloir amovible de l'arme qui, prenant appui sur l'axe principal du bâti de la carcasse insère en force la balle ronde ou conique sur la charge de poudre, assurant une étanchéité parfaite de la charge et sa bonne combustion . Pour finir la procédure de chargement, on remplit de graisse ou de cire le creux autour des balles pour réduire l'accumulation de calamine "sèche", produit solide de la combustion de la poudre noire dans les rayures du canon, conservant ainsi une bonne précision sur les tirs suivants. La dernière étape consiste en la pose des amorces sur les cheminées. Les amorces permettront, lors de la percussion, d'enflammer les charges de poudre contenues dans chaque chambre afin de propulser le projectile en plomb. Les amorces doivent tenir fermement en place pour empêcher la flamme du tir d'allumer la charge d'une chambre voisine via sa cheminée dont l'amorce se serait dessertie (phénomène dit de "départ en chaîne").
La procédure de chargement étant lente, il n'aurait pas été possible d’effectuer un rechargement dans une situation de combat. C’est une des raisons pour lesquelles les revolvers et fusils Paterson étaient livrés généralement avec deux barillets.
Colt a vendu le revolver et la carabine Paterson à l'armée des États-Unis et ils ont vu une utilisation limitée dans la Seconde Guerre Seminole en Floride.  L'avantage de puissance de feu qu'ils ont offert a été initialement salué par les troupes, mais le gouvernement des États-Unis a considéré que les armes étaient excessivement fragiles et sujettes à des dysfonctionnements.
La République du Texas a acheté 180 des fusils de chasse et des fusils rotatifs et un nombre similaire d'armes de poing pour la marine du Texas en 1839.
Lorsque Samuel Houston a dissous la Texas Navy en 1843, le capitaine Jack Hays a armé sa compagnie de Texas Rangers avec des stocks excédentaires de pistolets. Les armes de poing à répétition sont devenues très populaires auprès des Rangers, leur fournissant une puissance de feu soutenue contre leurs adversaires Comanche.
Le revolver Paterson a été particulièrement décisif dans la bataille de Bandera Pass, où chaque Ranger avait 10 coups à sa disposition lorsqu'il était armé de deux pistolets au lieu d'un. Les capitaines Jack Hays et Samuel Walker des Texas Rangers sont devenus les principaux partisans des revolvers Colt et ont réussi à préconiser des contrats militaires pour des modèles ultérieurs tels que le Walker Colt.
Zachary Taylor, en tant que général commandant la frontière avec le Mexique, envoya le capitaine Walker à New York en 1846 pour rencontrer Colt et discuter des améliorations apportées au Paterson pour le rendre plus approprié pour une utilisation au combat. Walker à l'époque servait dans les  U.S. Mounted Rifles et non dans les Rangers.











Avec refouloir :














Fusil Paterson :

Moche (au regard de la "descendance" qu'il aura)...mais une "laideur intéressante", et qui maintenant me ravit de plus en plus !

Et puis, il est en quelque sorte à l'origine d'une lignée de Légende


A tel point que j'ai fini par acheté une réplique (j'aurai préféré un original, bien entendu... ) ) que j'ai essayé au stand, avant de la "ranger" dans ma vitrine en compagnie de ses petits frères


merci pour ce sympathique "reportage"

Eh bien...

Tout au contraire de toi, très cher Jeppesen,  j'ai toujours trouvé le revolver Colt Paterson une arme sublime et hors du commun !
Il représente, comme tu dis, la 'genèse' pour tous les revolvers Colt qui suivront par après.

Mais à côté de cela je trouve cette arme esthétiquement jolie, très bien pensée et reconnaissable du premier coup d'oeil.
Un chef d'oeuvre de Samuel Colt en ce qui me concerne.

Je suis  d'ailleurs activement à la recherche d'une réplique de ce revolver qui manque cruellement à ma collection...    



Magnifique article bien détaillé et agrémenté de splendides photos.

Merci infiniment pour ce partage très cher Rudi.
`
TOP !!!!!!!!!!!      

que veux-tu, le goût se modifie (et s'améliore parfois) avec l'âge, du moins en ce qui me concerne

J'avais l'esprit plus "orienté" vers des aspects "classique" en ce qui concerne les armes de l'Ouest, voir même les autres...


Par exemple, je ne m'intéressais pas du tout aux Winchester 1895, que je trouvais "limite" du modèle, car même si elles avaient encore un levier de sous-garde, elles n'avaient pas (plus) de magasin tubulaire.

Bien mal m'en a pris: j'aurai pu en acheter relativement facilement à l'époque, et à un prix très correct (je ne devais pas être le seul à avoir ce "schéma" en tête). Maintenant, je me dit qu'elle manque à ma petite collection, et je n'arrive pas à en trouver une qui me convienne (une version "réglementaire, soit "russe", soit US)...la dernière avait finalement un problème mécanique qui ne permettait pas de tirer réellement avec

Comme quoi, on laisse parfois passer des 'occasions' qu'on regrette amèrement par après....
Tu n'es pas le seul dans le cas !

J'ai un jour laissé passer un magnifique derringer Remington 2coups gravé dans un superbe coffret d'époque.
Je m'en mords encore les doigts !


Mais bon... c'est comme ça.
Maintenant il faut que je me trouves un beau 'Colt Paterson' Pietta !


Yeeeehhaaaaaaaaaaaaaa...

Je n'ai jamais vraiment "fait" de photos de mon Paterson, seulement quelques prises lorsque j'ai dû le démonter pour le "réparer" après tirs et surtout "rechargement"...c'est relativement fragile, surtout si on s'y prend "mal", comme je l'ai sans doute fait...

Voici un mauvais cliché  (les schémas sont ceux de l'arme, que j'avais imprimé pour mieux ocmprendre le mécanisme avant démontage...et j'ai bien fait car le remontage "correct" s'est avéré un peu délicat...)





J'avais aussi, "pour le fun", fait une photo de 3 COLT emblématiques, pour avoir sous les yeux l'évolution de la conception de ces armes:

Vous reconnaitrez sans peine: un Paterson, un Walker et un SAA 1873

Ahhhhhh....
Quelles belles armes, dis-donc !

Ce Paterson est MAGNIFIQUE !!!!

Je sens la jalousie monter en moi... grrrrr...... grrrrr....


TOP !!!

Merci à tous pour cet article très complet !