SPENCER Carbine: une vénérable Mamie va reprendre du service

J'ai depuis quelques années une SPENCER Carbine, que je vous ai d'ailleurs déjà présentée sur le forum, si je ne m'abuse (qui à dit "Docteur" ? SPENCER Carbine: une vénérable Mamie va reprendre du service 52619 )


Il s'agit d'une "réplique" de chez "Army Sport" (autrement dit CHIAPPA, le seul qui produit une réplique de cette très intéressante arme, à ma connaissance du moins ?).

Chambrée en .44-40, elle permet de se faire plaisir sans restriction, même si non utilisable au CAS pour cause de "magasin chargeur" un peu "light" (7 coups, "seulement", mais à l'époque c'était révolutionnaire, seule le HENRY pouvait faire mieux, et il était beaucoup moins répandu au cours du conflit de la Civil War).

J'avais néanmoins un petit manque...que j'ai comblé il y a peu en m'offrant une nouvelle SPENCER Carbine...enfin, quand je dis "nouvelle", elle l'est dans ma modeste petite collection, mais elle date des années 1863.


Née aux USA durant le conflit qui a ensanglanté et ravagé le pays entre 1861 et 1865, avec 49.999 autres de ses petites camarades, et produite par la firme SPENCER, elle aura des petites cousines fabriquées ensuite par SPRINGFIELD Armory après le conflit, entre 1867 et 1874.(environ 11.000 exemplaires, semble t'il).

Elle est toujours conçue pour tirer le .56-50 (au départ .56-56, puis .56-52...mais de faite c'est "quasi" la même chose, et les explications seraient un peu trop longues ici...restons en au calibre ".56-50" (pour faire simple), mais RIMFIRE, c'est à dire à percussion annulaire.


Ce petit "soucis" (pour moi, puisque je compte bien l'utiliser plus ou moins régulièrement) devrait se trouver prochainement réglé par le montage d'un "kit" permettant la percussion "centrale" (ouf ! SPENCER Carbine: une vénérable Mamie va reprendre du service 369688  ).


J'ai déjà tout ce qu'il faut pour recharger les munitions nécessaires, étant déjà propriétaire d'une carabine WARNER de la même période, tirant la même cartouche (et pour laquelle j'ai déjà les deux "blocs percuteur" permettant de passant d'un système de percussion annulaire à un système à percussion centrale).


Cette petite SPENCER, après avoir loyalement fait son devoir dans son pays d'origine, s'est retrouvé enrôlée dans un nouveau conflit, sur le "Vieux Continent". Elle a fait partie des armes achetées en toute urgence par le nouveau gouvernement de "Défense Nationale", qui a suivit la chute du Second Empire et de Napoléon III, face aux prussiens et à leurs alliés des différentes petits états germaniques qui allaient bientôt constituer la "Grande Allemagne", le "REICH" (le 2ème, en l’occurrence), mais c'est une autre histoire.

Elle en garde quelques traces, dont un changement de hausse (?) et l'adjonction d'une sorte d'anneau de grenadière en cuir autour du canon, permettant de modifier la position initiale de la bretelle destinée à la porter. (petit anneau que j’enlèverai sûrement lors de l'utilisation, mais en le conservant précieusement, il fait partie intégrante de son Histoire).


Je n'ai pas eu le temps de faire des photos en situation", toujours plus esthétiques, mais j'étais trop impatient pour attendre davantage, avant de vous la présenter SPENCER Carbine: une vénérable Mamie va reprendre du service 716173


Voici donc un premier "jet" de photos, en attendant mieux :

Jeppesen a écrit:
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Elle est toujours conçue pour tirer le .56-50 (au départ .56-56, puis .56-52...mais de faite c'est "quasi" la même chose, et les explications seraient un peu trop longues ici...restons en au calibre ".56-50" (pour faire simple), mais RIMFIRE, c'est à dire à percussion annulaire.

Jeppesen,  Spencer avait la particularité de dénommer ses cartouches à partir du diamètre mesuré à la base de l'étui d'une part et au collet d'autre part, ce qui est effectivement bizarre.

Cependant, comme je ne suis pas expert en la matière, je m'interroge sur le fait que tu écris que le 56-56 et le 56-52 (ou 56-50) sont quasi la même chose. Or, il y a quand même une différence sachant que la Spencer 1860 avait un canon de calibre .52 contre .50 pour la Spencer 1865. Cette différence de calibre du canon n'a-t-elle pas d'importance pour le chargement ??

Je suis également loin d'être un "expert" en la matière, mais j'ai synthétisé là les dires de plusieurs experts concernant ces différentes appellations de ces cartouches.

Trop long à expliquer (et à traduire la plupart du temps de l'anglais), mais comme tu le soulignes les "appellations" des munitions US sont très particulières et "changeantes" selon les fabricants et concepteurs...et les petites "modifications" apportées aux armes ou aux munitions elles-mêmes, au fil du temps (et parfois dans un délai très court).

Entre autre, le fait que la "mesure" du calibre ne se fait pas selon le même principe (haut de rayure, fond de rayure, etc...).

Personnellement, je n'affirme rien, je me contente de suivre les observations et remarques de spécialistes de la chose, concernant cette munition...et l'arme considérée

Jeppesen, ma question était plutôt la suivante : peut-on tirer les mêmes cartouches dans une Spencer 1860 dont le canon est de calibre 52 que dans une Spencer 1865 dont le calibre du canon est de 50 ? En gros, les 0,02 pouces de différence sont-ils importants ?

En ce qui me concerne, une des plus belles carabines de l'Old West.
Courte, robuste, 'haute capacité', gros calibre, fiable ...  bref, la Rolls Royce des armes longues pour son époque ...

MAGNIFIQUE pièce d'époque et d'origine avec une belle histoire, très cher Jeppesen !!!!

Contrairement à la mienne, ta carabine possède encore des beaux marquages bien visibles et lisibles...
Superbe acquisition, que tu as fait !

Bravo ....

>TOP !!!!

Merci Steve.

Pour répondre à Pat, la réponse est "manifestement oui"


C'est ce qu'il faisait à l'époque, et c'est aussi ce que fait l'un de mes amis, qui possède une superbe SPENCER Carbine (la même que la mienne, mais encore plus belle, je trouve), celui qui m'a prêté le moule pour couler mes projectiles de .56-50 (et qui fabrique les jolies répliques de boites de munitions d'époque ).

OK, merci Jeppesen. Et s'il te plait donne le bonjour à ton ami de ma part...

Oui, remets lui mon bonjour aussi !

J'ai lu quelque-part que le 56-52 et le 56-50 étaient interchangeables. Mais, pas avec le 56-56.
A noter que mon rifle Spencer Armi-Sport en 56-50 (calibre officiel) nécessite des balles recalibrées en .515, ce qui fait pratiquement du 52.
Allez vous y retrouver !!!

Idéalement, il faut mesurer le canon pour connaitre le calibre exact d'une arme, surtout ancienne.

Oui, ce n'est pas simple !


Je lui remettrai le bonjour de votre part, je n'y manquerai pas.  

Je le vois justement ce lundi. nous allons déjeuner ensemble, puis aller tirer quelques cartouches dans son club.

Au programme: essais de différents rechargements pour 1873 "réglementaire" français et version "marine", carabine WARNER (en .56-50 justement ), et un ou deux autres trucs pour des S&W "origine".


J'espère que le soleil sera de la partie

J'ai trouvé ceci....





Cela donne une bien bonne idée des différences entre les calibres des munitions pour la Spencer originale et d'époque.

Je confirme que la dénomination des calibres Spencer correspondent aux diamètres de l'étui mesuré à la base d'une part, et au collet d'autre part. Ainsi, le calibre 56-56 indique que l'étui est cylindrique, puisqu'il mesure 0,56 pouces tant à la base qu'au collet. C'est le calibre de la Spencer 1860 dont le canon fait 0,52 pouces de diamètre.

Quant à la Spencer 1865 dont le diamètre du canon a été réduit à 0,50 pouces, les deux cartouches qu'il peut indifféremment chambrer sont la 56-50 ou la 56-52 dont les étuis sont légèrement tronconique, la balle étant bien sûr du même calibre .50 dans les deux cas.

Merci pour cette précision Patibulaire...

Mais comment discerne-t-on une carabine Spencer de 1860 d'une de 1865 ???

Belle acquisition. Félicitations.

A noter que la "vieille" 56-56 a une douille plus courte qui laisse la balle en grande partie non recouverte, avec des gorges de graissage extérieures. On retrouve cette disposition sur la 44 Henry datant de la même époque.
En évoluant vers les 56-52 et 56-50, la douille va s'allonger et recouvrir les gorges de graissage de la balle, comme c'est toujours le cas aujourd'hui.

A noter que le calibre 56-50 CF moderne tel que tiré dans ma Spencer Armi-sport, demande des balles de 515, ce qui n'est pas bien loin du 52.
Etant donné qu'en changeant la culasse d'une Spencer d'époque, on peut en principe tirer ces munitions, la question est de savoir si ce calibre réel de .515 est celui d'origine ?!?

SHOOTIN' STEVE a écrit:
Merci pour cette précision Patibulaire...
Mais comment discerne-t-on une carabine Spencer de 1860 d'une de 1865 ???

Très simple, mon cher Steve : le modèle 1865 a le "stabler cut-off", un petit bouton situé devant la queue de détente qui permet de couper l'alimentation magasin pour tirer en introduisant une cartouche directement dans la chambre (voir ci-dessous)

J'ai encore appris quelque chose aujourd'hui...

Merci, les amis !!!

Pour être tout à fait certain....

Mon exemplaire photographié ci-dessous est donc un Mod. 1865  ????

J'aurai appris quelque-chose, moi aussi.
Ce dispositif n'est pas présent sur ma réplique qui est donc du modèle 1860.

Oui, Steve, ton exemplaire est bien un modèle 1865. Sur le modèle 1860, il n'y a rien devant la queue de détente.

Merci Patibulaire....

Ce petit 'truc' pour différencier les deux modèles est excellent.
De plus c'est bien de connaitre la dénomination/modèle exact de ses armes antiques !!!!

TOP !!!

Arrêtoir "Stadler" qui porte le nom de l'officier qui en eut l'idée. C'est la seule modification apportée à cette arme née parfaite si ce n'est sa cartouche à percussion annulaire qui fit peur au Général SIBLEY qui la jugea incompatible en matière de sécurité pendant les essais en commission....

Heureusement que notre brave SPENCER eut l'idée géniale de la présenter lui même au Président LINCOLN...qui s'empressa d'en faire passer commande....

Pour revenir à cette modification intervenue après coup suite à l'observation de l'usage sur le terrain, elle était donc destinée à permettre du tir sporadique en procédant par rechargement simple et ainsi garder le bénéfice des 7 cartouches du magasin tubulaire....Du coup 7 + 1....

La guerre terminée, l'évolution de l'armement, l'évolution des techniques armurières aidant et les entrepôts regorgeants d'armes,  elle fut bradée aux civils (pour quelques dollars) faisant ainsi la joie de nouveaux et nombreux colons pour une nouvelle page d'histoire....

C'est ainsi qu'on en trouve même aussi chez nous suite aux envois US de toutes les armes presque devenues obsolètes chez eux pour nous permettre d'équiper une armée bien mal préparée avant d'aller se faire "casser la gueule" à SEDAN pendant une guerre qui dura juste que 6 mois.....mais 6 mois de déculottées mémorables.....mais c'était pas que la faute à la Spencer.......

Merci de ce complément d'information, cher Trappeurjhon !

Si je comprends bien ...

Il y a moyen avec le Mod.1865 et son système arrêtoir Stadler de laisser 7 cartouches dans le tube magasin et de charger (et tirer à l'infini) une cartouche à la fois dans la chambre ?!

Oui, c'est ça.
Quand il n'y a pas l'arrêtoir et que l'on manoeuvre la culasse, une cartouche se présente directement en provenance du tube-magasin dans la crosse. Il est donc impossible d'en charger une autre.
Avec l'arrêtoir, on bloque les 7 cartouches dans le magasin et on approvisionne l'arme au coup par coup.
Perso, je connaissais le principe mais, pas la façon de reconnaitre facilement un modèle 1860 d'un 1865 grâce au bouton devant la détente.

Hier, j'ai omis d'ajouter qu'après la fin de la civil war, l'arsenal de Springfield a modifié des Spencers modèle 1860 en chemisant le canon pour le ramener au calibre .50 et en y ajoutant le stabler cut-off.

11 000 exemplaires ont ainsi été modifiés, et ils sont aujourd'hui recherchés en raison de leur bel état dû au fait que l'arsenal a profité de ces modifications pour refaire le bronzage et le jaspage des parties métalliques et en remplaçant les bois abîmés.

Le principe du "cutt-off" a été repris sur de nombreuses autres armes réglementaires, en particulier...notre LEBEL National (fusil réglementaire modèle 1886 initial et ses variantes, bien entendu 1886M93 (la plus nombreuse) et autres)