Le fusil Roper à répétition

C'est en 1866 que Sylvester Roper mit au point un fusil de chasse à canon lisse de calibre 16 et magasin rotatif de 4 cartouches. Sa particularité est que l'arme était fournie avec des étuis en acier réutilisables à percussion centrale qu'on rechargeait soi-même et qu'on amorçait au moyen d'une amorce classique. Ce principe de magasin rotatif existe encore aujourd'hui sur certaines carabines de chasse comme les Steyrs (si je ne me trompe pas sur la marque).

Il faut signaler que l'entreprise de Roper comptait parmi ses employés un certain Christopher Spencer qui, à la fin de la guerre de sécession, avait été licencié de la Spencer Arms Company. Eh oui, Spencer n'avait bizarrement aucune action dans cette société dont il n'était qu'un simple employé. Mais un problème apparut très vite en ce sens que le fusil était vendu au prix de $60, somme énorme pour l'époque, et que devant le peu de ventes, Roper décida d'abandonner l'aventure.

Dès lors, Spencer se mit à la recherche de fonds et racheta la société qui devint la Spencer Sporting Arms Company qui reprit la fabrication de l'arme en ajoutant une version en calibre 12 ainsi qu'une autre à canon rayé en calibre .40, celle qui est ici présentée.

Ce fusil a le chien qui est relié à la culasse et fonctionne selon le principe de "culasse ouverte". Ainsi, en armant ce dernier, la culasse est ouverte et un auget rotatif présente une nouvelle cartouche devant l'entrée de la chambre et lorsqu'on appuie sur la détente, cette culasse est propulsée vers l'avant et le chien propulse également le percuteur qui assure la mise à feu.

Avec ce système, il y a un délai entre le moment où on appuie sur la détente et celui où intervient la mise à feu peut être nuisible à la précision du tir en raison du trajet que doit effectuer la culasse. Pour y remédier, Spencer a prévu un dispositif qui permet, en appuyant sur la détente tout en retenant le chien d'amener ce dernier au cran d'armé. La culasse est alors déjà fermée et le chien n'a plus qu'un tout petit parcours à effectuer, ce qui accroit la précision du tir.

En laissant aller le chien encore un peu plus vers l'avant, on atteint le cran de sûreté et il suffit ensuite de le ramener un peu vers l'arrière pour l'armer.

A noter que ce fusil à canon rayé était lui aussi fourni avec des étuis rechargeables d'abord avec des amorces classiques, puis plus tard avec les amorces pour cartouche à percussion centrale que nous connaissons aujourd'hui.

Malheureusement, le prix de vente de ces armes restait toujours aussi élevé et les ventes restèrent très faibles. Pour se diversifier, Spencer se lança dans la fabrication de petites machines-outils telles qu'une machine automatique pour fabriquer des vis et autres produits usinés. Cette nouvelle activité lui rapporta une petite fortune et en 1872, il abandonna la fabrication d'armes et rebaptisa sa compagnie la Spencer & Billings Company.

Cependant, Spencer qui était toujours aussi inventif, revint aux armes en 1880 avec Roper pour inventer..le fusil à pompe !

Encore une belle invention. Mais vu le travail d'usinage à réaliser il n'est pas étonnant que ces armes aient été hors de prix, déjà à l'époque. Ne parlons pas de nos jours.

Encore une belle découverte et un système intéressant. J'adore l'esthétique de ce fusil.

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Ce délais entre le moment où le tireur appuie sur la queue de détente et le départ du coup me chagrinent...
C'est un peu comme sur les armes à silex.
Viser juste avec ce fusil (et avoir le projectile qui part où il doit ) ne devait pas être chose d'aisée.
Il fallait avoir des nerfs d'acier et rester immobile.

Finalement, cette arme à répétition est une sorte de fusil-revolver...

Belle découverte pour moi.
Merci Patibulaire.