Merwin Hulbert

En de hors des très connus Colt SAA, Smith & Wesson n° 3 ou Remington 1875, un autre revolver était également assez apprécié aux USA : le Merwin Hulbert.

Fruit d’un concept des associés Joseph Merwin avec William et Milan Hulbert, ces revolvers furent fabriqués par Hopkins & Allen à Norwich (Connecticut) pendant une vingtaine d’années à partir de 1876.

Un peu comme sur le Colt SAA, une petite portière de chargement coulissant sur la droite de la carcasse, découvrait l’arrière du barillet pour le chargement de l’arme.

La conception particulière de l’arme permet à l’utilisateur de faire pivoter le canon d’un quart de tour et ensuite, de faire avancer l’ensemble canon et barillet vers l’avant.
Alors, les douilles vides tombent du barillet mais, les cartouches intactes restent en partie dans la chambre car trop longues pour tomber. Elles sont retenues par la balle.
En actionnant un petit levier supplémentaire, on peut démonter et retirer l’ensemble canon et barillet, pour le nettoyage par exemple.

Une autre particularité : on pouvait se procurer 2 canons de longueurs différentes, un long pour le holster de ceinture et un canon court pour sortir le soir en dissimulant l’arme dans un vêtement ou autre chose.
2 en 1 !

On estime généralement que les revolvers Merwin Hulbert avaient les tolérances de fabrication les plus serrées de l’époque, ce qui était une petite prouesse avec l’outillage disponible à ce temps-là.
En particulier, le double système tenon mortaise pour le verrouillage du canon avec la carcasse, est assez exceptionnel.

Il y eut plusieurs modèles selon leur format et leur calibre :

- Frontier Model (en 4 variantes) : c’est le gros revolver 6 coups en .44 Merwin Hulbert, très proche du .44 Smith & Wesson American, ou dans d’autres calibres 44.

- Pocket Army ( en 3 variantes) : globalement le même mais, avec une crosse en "bec de corbin" (bird’s head)

- Pocket Model (en 4 variantes) : revolver 5 coups plus petit (Medium Frame), calibre 38 MH, très proche du .38 S&W

- Small Frame Pocket Model : encore plus petit, 5 coups en .32 MH, disponible en double action.

Certaines variantes des Pocket avaient une détente "normale" dans un pontet, d’autres avaient une détente mexicaine sans pontet.

Le mien est un Pocket (Medium Frame), 2e variante, en .38 MH, à détente mexicaine et date de +/- 1880.
Quelques photos pour illustrer l’arme et sa mécanique, surtout le système double tenon mortaise (pour les premières photos, je n'ai fait qu'un 8e tour de rotation)

Il est magnifique dis-donc ce revolver, cher Lone Rider...
C'est presque le fruit d'un 'accouplement' entre un colt SAA et un S&W ... hihihihihi.

'Facile' à démonter, pratique et aux très belles lignes.
SUPERBE exemplaire et dans un état magnifique.
Je ne connaissais pas et j'aime beaucoup !!!!

Bravo pour cette très belle acquisition et le partage en belles photos.

TOP !!!

Merci !
Une petite vidéo assez explicite surtout à la fin, que j'ai oubliée dans mon post :
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C'est le modèle Pocket Army avec sa crosse en "bec de corbin".

Merci pour cette présentation d’un revolver que je ne connaissais pas vraiment

Il a une très belle ligne et mérite bien d’etre dans une collection dédiée à l’Old West

Félicitations

Belle acquisition.
Merci pour le partage.

Je déterre le bel exposé de Lone Rider sur les revolvers Merwin & Hulbert pour vous présenter un Small Frame Model dont il a parlé, arme à 5 coups en calibre .32 M&H (en fait, les cartouches .32 et .38 M&H sont interchangeables avec les cartouches équivalentes de S&W).

Contrairement aux autres modèles de Merwin & Hulbert, ces « small frame » n’ont existé qu’en double action et en finition nickelée, avec un canon de 3 pouces. Ils ont été produits à partir de 1880.

Un petit détail omis par l’ami Lone Rider est que dans ce même calibre .32 M&H, il y a eu également un Medium Frame Pocket Model à 7 coups.

A signaler également une particularité de tous les modèles de la marque : la finition standard était le nickelage, le bronzage ne pouvant être obtenu que sur commande spéciale.  

Dans son « Guide To Antique American Firearms, il est intéressant de noter ce qu’à écrit Norm Flayderman à propos des small frame pocket :

« De nombreuses variantes ont été notées dans les dimensions et les mécanismes, et seule une étude définitive dans l'avenir définira avec précision les types les plus rares. Actuellement, il n’y a aucune différence de cote apparente encore notée.

Les marquages de canon sont identiques à ceux des modèles à double action à carcasse moyenne. Des exemplaires avec le marquage « Hopkins & Allen » sont rarement rencontrés. »

Malheureusement, Flayderman est décédé avant d’avoir pu réaliser une telle étude. Et en fait, c’est la société Merwin & Hulbert qui reste une énigme pour les spécialistes car il existe très peu d’archives sur elle et ses productions. J’ai cherché sur internet les livres existants sur les revolvers de la marque et je n’en ai trouvé qu’un seul de 224 pages publié en 1991 et vendu à un prix moyen de 550 euros sur une demi-douzaine de sites !!

A noter par ailleurs que le système d’extraction des étuis des Merwin & Hulbert est basé sur 2 brevets déposés par Daniel Moore, faisant là une fois de plus montre de son incroyable  inventivité. Ces brevets sont les n° 157860 du 15 décembre 1874 et 187980 du 7 mars 1877.

Très bel exemplaire !

Comme Patibulaire, j'ai eu pas mal de difficultés pour avoir des infos sur ces revolvers.
La preuve si j'en ai loupé un modèle...

En fait, j'avais ce nom de Merwin & Hulbert depuis très longtemps en tête, après avoir lu un bouquin (de HJ Stammel ?) où il y avait le témoignage d'un homme de loi qui avait testé plusieurs revolvers vers 1880. On peut imaginer qu'il y avait des Colt, des Smith & Wesson, le Remington...... et un Merwin & Hulbert sans doute en 44.
A la fin de ses essais, l'homme avait choisi le Merwin & Hulbert et racontait qu'après des années de bons et loyaux services, il l'avait fait renickelé de neuf et que l'arme était comme au premier jour.
A l'époque, ce nom m'avait intrigué et il m'aura fallu 40 ans pour enfin en avoir un.

Mon cher Lone Rider, il est vrai que les Merwin Hulbert ont longtemps été négligés par les collectionneurs et que leur cote était très basse, y compris dans la dernière édition du Flayderman. Mais c'est loin d'être le cas dorénavant et les prix explosent !

Malgré cela, alors que j'en cherchais moi aussi un depuis longtemps, j'ai eu la chance de trouver celui là à un prix raisonnable et de plus sur NB !

.  

Très intéressant !

Le chien rabattable sur ton exemplaire, Patibulaire, est vraiment hors du commun...
Belle pioche !!!

TOP ...


Merci pour cette découverte les amis .

Oui, les prix sont en train d'exploser, surtout pour les gros modèles en 44.
Dès lors, je me contenterai de mon 38...

merci pour la découverte !!

Après examen de mon Merwin, j'en conclue que ces armes sont effectivement solides et bien faites, mais qu'elles présentent quand même un énorme lacune par rapports aux Smith & Wesson de la même époque !

Je pensais en effet que le déboitement de l'ensemble barillet-canon permettait non seulement d'extraire les étuis, mais également de recharger l'arme. Or, il n'en est rien car l'espace laissé entre cet ensemble et le bouclier est beaucoup plus court que la cartouche entière. De plus "l'extracteur" fixé au bouclier ne empêcherait le verrouillage. Il faut donc chambrer les cartouches une par une comme sur un Colt SAA. C'est vraiment dommage.

En revanche, il est certain que le verrouillage de l'ensemble doit être moins enclin à) prendre du jeu que celui des S&W.

Lone Rider a écrit:Oui, les prix sont en train d'exploser, surtout pour les gros modèles en 44.
Dès lors, je me contenterai de mon 38...

Oui, c'est dingue, le prix d'un Merwin en 44-40 excède celui d'un Schofield pourtant déjà pas donné !

P.S. Ce qui m'étonne aussi, Lone Rider, est le fait que Merwin & Hulbert n'ait pas adopté de sigle sur leurs plaquettes de crosse : un chien pour le tien, un damier pour le mien...

C'est vrai, cette différence de plaquettes de crosse m'avait intrigué aussi.

Quand au système, il est un peu intermédiaire entre le SAA et les S&W : un extracteur collectif qui sort uniquement les douilles tirées mais, qui devront être remplacées une à une par la portière de chargement.
Ce système fait partie de la foultitude des inventions américaines ou européennes mais, qui n'ont pas eu de lendemain.