Variantes du Colt Army 1860 conversion Richards

Je m'intéresse fortement au Colt Army 1860 Conversion Richards et je vous fais part de ce que j'ai découvert là où ma doc en français est muette.
En surfant sur les sites US, je découvre 2 modèles ou types dont on ne parle pas dans ma doc et d'ailleurs assez peu aussi sur les sites US :

1er modèle ou type : dans la platine ou anneau ou couronne de conversion placée derrière le barillet, on voit clairement que l'on a inséré un petit percuteur coulissant. Pour faire partir le coup, ce percuteur est frappé par le chien dont le "nez" a été complètement retaillé à plat. De ce fait, le petit cran de mire taillé sur le bout du chien de l'Army 1860 a disparu et on a placé un cran de mire fixe au sommet de l'anneau de conversion. Ce détail est d'ailleurs parfaitement visible sur les photos de ce seul modèle.
Une vidéo explicite à voir à partir de 6:00 : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

2e modèle ou type ou modèle de transition : là, on retrouve un chien non retaillé comme celui de l'Army 1860 mais, avec l'ajout d'un percuteur fixe dans le style de celui du SAA 1873. Donc, le percuteur flottant du 1er modèle a forcément disparu de la couronne de conversion, laissant le place à un simple trou par lequel le percuteur du chien vient percuter la cartouche comme sur le SAA.
Le chien a aussi récupéré son cran de mire comme celui de l'Army 1860 et celui ajouté sur le sommet de la platine de conversion a forcément disparu.
En fait, ce système de percuteur fixé au chien, prémice du SAA, se retrouve tel quel sur la conversion Richards-Mason qui suivra la Richards.
Ce 2e type est donc une sorte de transition entre la conversion Richards "pure" du 1er type et la conversion Richards-Mason.
Quelques photos d'un 2e type : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Sinon, le reste du revolver est identique sur les 2 types : console sous le canon ayant gardé un peu la forme de l'Army 1860, éjecteur à baguette fixé le long du canon.
Cet éjecteur et la console seront modifiés sur la conversion Richards-Mason et sur l'Open Top qui suivront.

La conversion Richards-Mason avec sa nouvelle console : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

L'Open-Top où on voit clairement que la couronne de conversion a disparu (à part la carcasse ouverte, on est très près du SAA) : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

A noter que la réplique Uberti du Richards semble avoir les caractéristiques du 2e type, sans doute pour une harmonisation des pièces avec la réplique Richards-Mason également proposée par la firme.

Lone Rider, le 1er modèle le "Richards Conversion" a été fabriqué à 9 000 exemplaires de 1871 à 1878, alors que le 2ème modèle, le "Richards-Mason Conversion" n'a été fabriqué qu'à 2 100 exemplaires entre 1877 et 1878.

J'ai toujours été étonné du peu de mal que Colt s'est donné pour commercialiser ses premiers revolvers à cartouche métallique. On voit vraiment qu'ils ne tenaient plus d'attendre que le brevet Rollin White tombe dans le domaine public pour faire de la concurrence à S&W.

Je crois que le pire exemple est le "Colt 4 1/2 Octagon Barrel", conversion du Colt Pocket of Navy Caliber ! Comme on peut le voir sur les photos ci-dessous, Colt rebouchait la fixation du levier de chargement avec un morceau de ferraille et idem pour la fixation de ce même levier sur le canon. Quant au chien, un simple bout de tôle fine était fixé à l'aide de 2 rivets pour servir de percuteur. Enfin, une portière de chargement était parfois ajoutée sur le bouclier avec un petit ressort extérieur, comme sur mon exemplaire, mais la plupart n'avait même  pas de portière. Et pour ce qui est de l'extraction des étuis, c'était : démerdez-vous. Dire que Colt vendait cette arme comme "nouveau modèle"....


Imaginez un  peu la réaction des clients de nos jours si on leur vendait ça en le présentant comme "notre dernier modèle"...

Ah oui, quand même !
Preuves photos à l'appui, ça sent le bricolage infâme !

Aurais-tu par hasard la répartition de production entre le 1er et le 2e type des 9.000 conversions Richards ?
Mais, j'ai l'impression que le 2e type est apparu en même temps que la conversion Richards-Mason et que le montage se faisait en fonction du reste de pièces disponibles en stock.

Après 11 mois d'attente, j'attends sous peu une autorisation pour enfin prendre livraison d'un Uberti 1860 Richards, malheureusement du 2e type. J'aurais préféré un 1er type.... plus typé !
Je sais que ça existe ou a existé dans des marques américaines mais, en Plat Pays, on fait avec ce qu'on a.
Je ferai des photos dès que je l'aurai...

Lone Rider, il n'y a eu qu'un seul type de conversion Richards, produit comme je l'ai écrit plus haut à environ 9 000 exemplaires entre 1871 et1878. Et il n'y a eu également qu'un seul type de conversion Richards-Mason produit à environ 2 100 exemplaires entre 1877 et 1878.

Le lien déjà mis : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Pourtant, si tu regardes ces photos et lis le texte, il est bien question d'un modèle Richards de transition, appelé aussi Richards 2e type sur d'autres sites.
Il y a bien des différences avec celui de la vidéo youtube mise plus haut présentant le Richards 1er type.
Et des différences avec le Richards-Mason, en particulier au niveau de la console et de l'éjecteur : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
On a bien 3 revolvers chaque fois un peu différents des 2 autres comme je les ai décrits longuement.
Même le Flayderman parle bien d'un modèle de transition dans l'alinéa du Richards.

.... pour encore documenter et illustrer le travail de misère que la firme Colt a fait sur ces armes-conversion cartouche métallique.
Voici mon exemplaire ( à canon rond)
Triste finition !

C'est vrai, Steve, que le tien semble aussi monté avec des pièces disparates.

Sinon, un lien pour charger une "bible" en matière de conversions en format pdf :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Cliquez sur Download PDF Optimized (il faut un peu patienter) et ensuite sur Download sur la fenêtre "ZAVO" suivante.
Il y a de la lecture...

3 photos extraites du document où j'ai laissé les légendes qui évoquent bien 2 modèles de conversions Richards :








Et une photo de la conversion Richards-Mason :

Merci pour ce lien , cher Patibulaire...


La grosse différence entre les deux versions 'Richards' se trouve en effet au niveau de percuteur :

° Sur le Model 1 il est désolidarisé du chien.
(Comme d'ailleurs déjà sur la conversion Thuer pour cartouches métalliques à charger par l'avant du barillet.)

° Sur le Model 2 un 'percuteur' est rajouté au chien.

Steve,
Ce post avec les photos est de moi, Lone Rider...

Sinon, c'est exactement ça.
On peut ajouter que ce percuteur fixé au chien sera toujours là sur la conversion Richards-Mason, sur l'Open-Top..... et sur le SAA ainsi que sur des générations de revolvers !

Oh  sorry, cher Lone Rider...    


Mea Culpa...
Et merci à toi donc pour ce lien plus qu'intéressant !!!

... et en effet le 'vrai percuteur fixe' sera adopté sur plusieurs générations de revolvers en commençant par le fameux SAA en ce qui concerne la firme COLT,
car Smith & Wesson l'avait bien entendu déjà prévu bien avant sur leurs revolvers 'avant -garde' pour l'époque...

(De nos jours, les derniers revolvers modernes sont néanmoins souvent équipés de percuteurs désolidarisés du chien...)

Toutes mes excuses, Lone Rider. Tu as raison : il y a bien eu 2 types de conversion Richards. Je n'avais jamais vu ce 2ème type représentant la transition entre le Richards et le Richards-Mason.

Pas de soucis, on est là pour apprendre l'un de l'autre.

J'ai moi-même découvert cette distinction entre les 2 modèles en cherchant des infos par rapport à l'achat de la réplique Uberti.
Une fois, je tombais sur un modèle, une autre fois sur l'autre modèle, le tout en essayant d'éviter la confusion avec la Richards-Mason.
Alors, j'ai creusé...
La littérature est peu bavarde sur ce sujet qui n'est pas non plus de la plus haute importance armurière.
De façon générale, toutes les armes ont eu des productions avec des évolutions que les collectionneurs essayent de cataloguer en inventant des modèles, des types, des variantes, des variations auxquelles la firme n'avait sans doute jamais pensé à l'époque. Elle faisait évoluer sa production en fonction de petites améliorations sans doute plus pratiques à l'usage ou à la fabrication.
Il en est d'ailleurs toujours de même aujourd'hui pour un tas de produits : on modifie un détail qui fait que l'ancien modèle n'est plus compatible avec le nouveau ou avec ses accessoires. On a tous eu ça avec un appareil ou l'autre.

Je me suis dit qu'il était bête que toutes mes recherches ne servent qu'à moi et qu'il était bon d'en faire profiter d'autres collectionneurs. Mais, je comprends aussi que ce sujet assez technique n'intéresse que très peu de monde.
"La culture, ce n'est pas comme la confiture mais comme le chocolat : une gourmandise qui se déguste par plaisir et se partage entre amis !" (elle n'est pas de moi !).

Lone Rider, je fais naturellement partie de ceux que les sujets techniques de ce genre intéresse au plus haut point. Mais le fait est que, comme je n'ai pas la chance de posséder un de ces modèles de conversion Richards et Richards-Mason, je ne me suis pas trop penché sur la question.

Je possède bien Un Colt Open Top, mais ce n'est malheureusement que le modèle en calibre .22 et pas celui en .44.

On ne peut pas tout savoir, surtout en matière d'armes américaines du 19e siècle.
Flayderman a fait un travail remarquable mais, parfois trop succinct dans la description des multiples modèles d'armes et surtout de leurs variantes.
Quand aux autres auteurs...

A noter que même les professionnels prestigieux ne connaissaient pas toujours cette particularité des conversions Richards.
Des exemples où on évoque rien de plus que la notion de conversion Richards :

Un 1er modèle présenté par la NRA : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un autre : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Encore un : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Un 2e modèle avec le percuteur fixé au chien : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un autre : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Et je n'ai pas mis tous les liens que j'ai trouvés... Mais, vous comprendrez surtout pourquoi j'ai été intrigué.

Super....
On a appris bien de choses !!!!

Merci Lone Rider ....

SHOOTIN' STEVE a écrit:

Super....
On a appris bien de choses  !!!!

Merci Lone Rider ....

en effet !!!

Un autre exemple de bidouillage Colt avec le "Colt 3 1/2 Round Barrel" ici en version nickelée.

Cette fois le canon est bien prévu pour une arme à cartouches métalliques sans levier de chargement, mais la carcasse et la poignée sont des pièces de Colt Pocket 1849 et le "1" du calibre .31 a été surchargé d'un gros "8" puisque l'arme est en calibre .38 long Colt à percussion centrale. Quant au chien, le centre a été évidé pour y loger le percuteur toujours fixé par 2 rivets. Et là, Colt ne s'est pas ennuyé à mettre une portière de chargement (ce qui n'est pas vraiment gênant étant donné que les cartouches ne peuvent sortir que lorsque le chien est à demi-armé et que le barillet est donc en rotation libre).

A noter que ce 3 1/2 Round Barrel a également été fabriqué en cal.38 annulaire.

Récupération de pièces et assemblage "bricolo" encore une fois.
Mais, ces armes ont eu le mérite d'exister et de faire leur office comme armes de poche sans doute à bas prix.
5 ou 6 coups ?
On voit que la carcasse a été un peu limée pour le barillet.
J'adore la surcharge avec le 8 sur le 1.

C'est un 5 coups, Lone Rider, tout comme le modèle 4 1/2 Octagon Barrel et leur "ancêtre" le Colt Pocket or Navy Caliber, puisqu'ils en réutilisent le barillet.

Quant au "bas prix", n'y compte pas, Colt ayant toujours eu l'habitude de vendre beaucoup plus cher que ses concurrents même meilleurs, le meilleur exemple étant le Colt 1860, vendu 30% plus cher que le Remington Army pourtant supérieur à bien des égards.

Heureusement que ces conversions n'ont été fabriquées que quelques années...
Je ne sais pas si dans le cas où ces 'chipotages bricolos' de Colt avaient perduré dans le temps, ils n'auraient in fine pas fait du tord à la réputation de la firme au poulain ?!
Moi je trouve ça très 'amateuriste' et pas digne de Colt !

Vers 1870, est-ce que Colt ne s'est pas réveillé en sursaut après des années d'excès de confiance dans ses revolvers à percussion ?
Jusque là, Smith & Wesson étaient les seuls à produire des revolvers à cartouches métalliques grâce au brevet Rollin White mais, il faut admettre que les n° 1, 2 et 1 1/2 ne faisaient pas vraiment le poids face aux revolvers à percussion, nombreux, puissants et d'un approvisionnement facile dans les contrées les plus reculées (amorces, PN, balles ou plomb).
Et puis, vers 1870, Smith & Wesson sort son n° 3, premier revolver à cartouches métalliques de gros calibre. De plus, le brevet Rollin White va tomber dans le domaine public en 1871 et il devient clair que la cartouche métallique, c'est l'avenir. La concurrence va peut-être suivre cette voie.
Face à ça, Colt n'a rien que ses vieux modèles à percussion...
Alors, on se lance en vitesse dans les conversions dès 1871 avec +/- de bonheur et beaucoup de bricolage.
Le coup de maitre viendra avec le SAA 1873. D'autres revolvers suivront chez Colt avec un inventivité et un bonheur retrouvés.
Mais, n'y a-t-il pas eu un coup de bambou chez Colt quand S&W a sorti son n° 3 ?
Réflexion purement personnelle, évidemment !

Lone Rider a écrit:
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Mais, n'y a-t-il pas eu un coup de bambou chez Colt quand S&W a sorti son n° 3 ?
Réflexion purement personnelle, évidemment !

Lone Rider, si ça n'a pas été le cas, ça aurait dû l'être, car il est quand même évident que le S&W n° 3 avait une énorme avance technique par rapport au Colt SAA 1873 pourtant sorti 3 ans plus tard, notamment grâce à sa rapidité de rechargement.

Pour ma part, je suis persuadé que le succès du SAA est beaucoup plus dû à son adoption par l'armée dès sa sortie, celle-ci étant elle-même due nettement plus à la sempiternelle peur des instances militaires face au "gaspillage" de cartouches qu'engendrerait une arme pouvant être rechargée rapidement qu'aux qualités techniques du Colt...

Par ailleurs, tu as évoqué la faiblesse des munitions des S&W n° 1, 2 et 1/ 1/2, mais il ne faut pas oublier qu'à l'époque, les gens accordaient peu d'importance à la puissance de leurs armes de poing, considérant que le seul fait de pouvoir sortir une arme à feu face à un agresseur suffisait à les protéger (j'ai lu ça dans pas mal d'ouvrages sur le sujet). Cela se vérifie d'ailleurs par l'énorme succès des armes de calibre .31 comme le Colt Pocket, bien plus vendus que les revolvers de plus gros calibre notamment parce que plus facilement transportables .

N'oublions pas aussi que nombre de combattants de la guerre de sécession se sont rués sur le S&W n° 1 calibre .22 court avant de partir au combat.

Tu as raison.
Quand je dis que les S & W ne faisaient pas le poids, c'était surtout par rapport à la diffusion "difficile" des munitions manufacturées encore rares par rapport au chargement des armes à percussion qui existaient dans toute la gamme de calibres, d'encombrement et de puissance si nécessaire, chez Colt, Remington et autres fabricants.
Disons que vers 1870, le vent a commencé à vraiment tourner, surtout que la cartouche métallique s'imposait aussi dans les armes d'épaule.
Les revolvers à percussion devenaient progressivement obsolètes et on dirait bien que Colt n'avait pas vraiment anticipé cette évolution.
La conversion "à la va-vite" de vos revolvers prouve une certaine fébrilité chez Colt.... en attendant la mise au point du SAA et du coup de pouce publicitaire involontaire de l'armée qui avait clairement un faible pour Colt.

Aujourd'hui, j'ai enfin pu prendre possession de mon nouveau Uberti 1860 Army Conversion Richards, 2e modèle.
Comme c'est malheureusement trop souvent le cas avec les répliques italiennes, j'ai été obligé de bricoler un peu.
D'abord, je constate que la détente est beaucoup, beaucoup trop sensible, limite dangereuse, pire qu'une arme avec son stecher enclenché.
Démontage complet, ce qui permet de se rendre compte qu'il y a des vis serrées par un bourrin. Vive la gamme complète de tournevis !
Coup de lime sur la tête de détente (la gâchette, en somme...) bien trop ronde et coup de lime sur le chien pour faire un cran d'armé digne de ce nom.
Remontage.... c'est nickel !
Sauf que l'arme reste bloquée lorsque l'on tire comme pour de vrai (percussion à vide) alors qu'elle ne bloque pas si on retient le chien pour éviter de percuter à vide.
Déduction : le percuteur monté sur le chien reste bloqué (encloué ?) dans le trou du bouclier quand on laisse faire le grand ressort l
Re-démontage de l'ensemble canon-console, enlever le barillet et petit foret de 2,5 mm sur la petite perceuse pour arrondir proprement le trou du bouclier.
Maintenant, c'est parfait ! Mais, si je devais calculer le nombre de fois où j'ai dû bricoler une arme toute neuve en sortie de boîte......

Allez, une photo du père Army 1860 et de son fils Richards (le jaspage de la carcasse n'est pas noir, c'est juste une question de reflet et de mauvaise lumière dans mon atelier) :

Nonobstant ces petits défauts, cette réplique Uberti est quand bien belle et fidèle ! Je suis content pour toi, Lone Rider.