L'invraisemblable histoire du revolver Tucker & Sherrard

Au début de l'année 1862,Les associés Tucker et Sherrard obtinrent un contrat de l'état du Texas pour la fourniture d'un revolver calibre .44 copié sur le Colt Dragoon et qu'ils promettaient être de qualité égale à ce dernier. Le gouvernement texan leur versa donc une somme de $5000 en échange de l'engagement de fournir 100 revolver par mois au prix de 50 dollars pièce (on peut comparer ce prix à ce que le nord payait à Colt pour un Colt Army 1860 = 14 dollars, et à Remington pour un Army 1863 = 10 dollars !).

Les premiers 100 exemplaires devaient être livrés au mois de mai 1862, mais en septembre 1863, soit 16 mois plus tard, aucun revolver n'avait encore été livré à l'état, malgré de nombreux échanges de correspondance entre les deux parties. Tucker et Sherrard trouvaient toujours d'excellentes excuses comme le fait qu'il ne parvenaient pas à trouver des matériaux vu que la Confédération faisait une razzia sur ceux-ci ou encore qu'ils perdaient leurs employés qui était enrôlés dans l'armée.

Cette dernière excuse est pour le moins bizarre, sachant que les employés de manufactures aussi essentielles que celles fabriquant des armes, surtout dans le sud où elles manquaient cruellement, ne devaient pas être enrôlés...

L'état du Texas, las de tout ceci, rompit le contrat et exigea de Tucker et Sherrard le remboursement des sommes perçues, soit $10 000 car durant ces 16 mois, les deux associés avaient encore réussi à tirer un autre versement de $5000 de l'état. Ils leur fut en plus demandé $812 d'intérêts, ce qui n'empêcha pas les compères d'avoir fait une bonne affaire, car l'argent sudiste avait tellement dévalué pendant ce temps que les $10 812 représentaient beaucoup moins que les $ 10 000 reçus auparavant.

Mais le plus bizarre de l'histoire est que des Tucker & Sherrard furent trouvés aux mains de combattants sudistes pendant la civil war, et il s'avéra en fait que la firme avait bien fabriqué des revolvers, mais qu'au lieu de les livrer au gouvernement texan pour $50 pièce, elle les avaient vendus $100 pièces à titre privé à des combattants sudiste cherchant à s'armer !!

Et après la guerre, en 1867, Tucker et Sherrard avec un de leurs employés nommé Clark, proposèrent à la vente encore 400 revolvers montés avec les pièces qui étaient restés en stock... Ils furent vendus soit sous le nom de Tucker & Sherrard, soit sous celui de Tucker & Clark.

Pas mal , mais pas pratique pour chambrer les balles . .. .. ..Puis , les deux vis fixant le backstrap , cela ne fait vraiement pas sérieux ! ! ! !

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Beau revolver (que je ne connaissais pas) et qui a en effet bien de ressemblances avec le Dragoon de Colt.
Histoire assez rocambolesque que celle de ces deux (trois) associés.
Merci Patibulaire.

En ce qui concerne les visses protubérantes, je pourrais aisément imaginer une raison :
Vu qu'elles ne sont pas incrustées dans le backstrap comme celles sur les Colt, mais que leurs têtes ressortent, la largeur du tourne-visse qu'on a besoin pour les visser-dévisser n'a plus vraiment d'importance.
Un petit couteau genre patchknife pourrait à la limite même convenir pour le travail ...

Je connaissais ce Tucker & Sherrard pour avoir lu plusieurs articles sur ce modèle. J'aime bien ce pseudo Colt Dragoon (2nd modèle) avec ses petites différences. Bien vu également l'explication de Steve concernant les vis du backstrap

Ce qui est aussi bizarre sur cette arme est que les deux stries qu'on voit sur les vis du backstrap correspondent au dernier chiffre du numéro de série de l'arme en chiffres romains ! Ceci a été vérifié par Ian de Forgotten Weapons qui a vu sur un second exemplaire de Tucker & Sherrard portant le n° 56 que ces vis portaient l'inscription "VI".

Il faut donc en déduire que même ces petites vis n'étaient pas standardisées !!

Très intéressant. Merci Patibulaire.