Le pistolet Lindsay

J.P. Lindsay a breveté en 1860 un pistolet mono-canon à 2 coups. Selon l'histoire, l'idée lui serait venue après que son frère militaire ait été tué par un indien à cause de son fusil à un coup.

En effet, poursuivi par deux indiens, il tua le premier avec son fusil mais n'ayant pas le temps de recharger, le second indien ne le manqua pas.

Ce pistolet, de calibre .45 accueille donc 2 charges superposées, la première étant mise à feu par le chien de droite via un long conduit vers la lumière, et la seconde naturellement par le chien de gauche via un conduit plus court.

Le problème qui s'est cependant tout de suite posé est que si dans le feu de l'action, le tireur arme le chien de gauche en premier, il met à feu la première charge avec le canon obstrué par la deuxième qui se trouve devant et là, risque d'éclatement du canon... Cela peut également arriver si l'amorce du chien de droite est défaillante ou si elle est simplement tombée.

A l'époque où il existait déjà des revolvers relativement sûrs, il y eut peu de clients prêts à courir le risque, ce qui fait que ces pistolets, également produits en modèle "belt" et "pocket" en calibre .41, alors que celui en .45 est appelé "martial", ne se sont vendus qu'à quelques petites centaines d'exemplaires.

On peut d'ailleurs penser que le concepteur était bien conscient du risque, car la culasse et le canon ont une épaisseur assez peu courante pour un calibre .45 à poudre noire...

Dans les années 1970-80, des fabricants italiens se sont inspirés de ce pistolet pour produire un modèle "Lindsay", mais à un seul coup cette fois.