Les Colts brevetés

Je crois avoir déjà posté ici sur les Colts, notamment les Navy 1851, fabriqués en Belgique sous licence de Samuel Colt ou comme simples copies frauduleuses, mais je n'ai pas réussi à retrouver le sujet.

Toujours est-il que j'ai eu l'occasion en 2015 d'acheter un Navy fabriqué en Belgique par N. Gilon, avec le marquage "Colt breveté" sur le côté de la console. Ce revolver était en tous points identique à l'original, jusqu'à la scène de bataille navale sur le barillet.

Cela m'a amené à m'intéresser au sujet, et j'ai acheté le livre "Colt Brevete Revolvers" de Ron Paxton et Roy Marcot. J'y ai appris que Samuel Colt, ayant appris que des armuriers belges copiaient ses armes s'étaient rendu sur place pour tenter de passer des accords de licence avec les armuriers les plus sérieux.

Dans le cadre de ces licences, il était prévu que Colt fournirait les pièces principales brutes ou semi-finies moyennant un prix convenu (et assez élevé), et qu'il devrait lui être reversé 10 francs pour chaque arme vendue. Il embaucha un agent pour surveiller le respect de ces règles, mais cet agent était malheureusement facilement corruptible et ferma les yeux sur nombre de copies frauduleuses portant quand même le marquage "Colt breveté" moyennant des pots de vin. Devant cette situation, Samuel Colt résigna toutes les licences, ce qui n'empêcha pas les copies de continuer à être produites, d'autant plus que le brevet déposé par Colt en Belgique et dans d'autres pays européens avaient échu en 1854.


Voici par ailleurs une vidéo de Ian, de Forgotten Weapons dans laquelle il présente 9 copies belges. Je dois dire ici que pour une fois, je suis en désaccord avec lui, car il y dit que l'agent de Colt devait selon les accords conclus simplement apposer le marquage Colt breveté sur les copies qu'il jugeait dignes de la qualité Colt quelque soit l'origine des pièces constitutives, ce qui est en total désaccord avec ce que disent les auteurs de l'ouvrage précité qui ont fait une étude très complète et poussée.

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Super intéressant ces revolvers brevetés belges...

Le problème est maintenant de savoir quelles armes ont vraiment été brevetées et lesquelles sont de piètres copies frauduleuses...


Ton arme belge me semble d'excellente qualité, cher Patibulaire.
(>>> le barillet est-il gravé ??? <<<)
De plus l'armurier y a frappé son nom, ce qui me semble être +- une garantie sur le fait qu'il n'y a pas fraude au niveau du brevet.

Un peu de lecture :
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L'armurier N. Gilon semble être bien répertorié et une valeur sure....

Bravo Patibulaire pour ton acquisition et merci à Lone Rider pour les infos !!!

TOP...

SHOOTIN' STEVE a écrit:.
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Ton arme belge me semble d'excellente qualité, cher Patibulaire.
(>>> le barillet est-il gravé ??? <<<)
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Steve, comme je l'ai écrit plus haut, mon "Colt breveté", qui était de qualité équivalente à celle d'un original, avait la scène de bataille navale sur le barillet, ce qui indique que Gilon avait acheté ses barillets finis chez Colt. C'était apparemment assez rare, car la majorité de ces "Colts" ont des gravures de barillet fantaisie, souvent avec des scènes de chasse.

D'ailleurs, le site que Lone Rider nous a indiqué montre d'autres armes de N. Gilon avec les scènes de barillet des originaux. Cette disposition anti-fraude de Samuel Colt était très efficace car il était vraiment très difficile, voire impossible, de reproduire à l'identique ces scènes faites à la matrice. Certains faussaires parvenaient à les reproduire en les gravant à la main, mais il suffisait d'une bonne loupe pour voir les traces de burin inexistantes sur les originaux.

Ce qui est étonnant est que, jusqu'à il y a seulement 10 ans, les Américains ignoraient totalement l'existence de ces "Colts" belges et qu'ils manifestent maintenant un certain intérêt pour eux, avec pour preuve l'ouvrage de Paxton et Marcot sur le sujet. J'avais acheté le mien 700 € sur NB, je l'ai revendu à un antiquaire belge bien connu pour le même prix, et ce dernier l'a remis en vente à 1300 €...